Peter Klasen

Acrylique, photographie et néon sur impression papier 210g

H.65,5 x L.54 cm

Bio

1935 Naissance à Lübeck, en Allemagne.

1942 Il est témoin du bombardement de sa ville natale, détruite par l’aviation des Alliés. Un an plus tard, son père est mobilisé. Il ne reviendra pas.

1955 Il entre aux Beaux-Arts de Berlin. « Il n’a jamais été question, pour moi, de faire autre chose que de la peinture », dira-t-il plus tard.

1959 Arrivée à Paris. Il s’installe dans un atelier rue de Clignancourt (XVIII°). Il découvre le cinéma allemand censuré au temps des nazis, mais aussi la Nouvelle Vague française. La photographie entre dans son travail de peintre.

1960 Il réalise ses premiers «tableaux-rencontres», qui opposent sur une même toile des images découpées et leur représentation en peinture.

1961-1966 Peter Klasen peint ce qui fera de lui l’un des pionniers de la narration figurative des années 60. Ses toiles dévoilent alors des objets de consommation et du quotidien, s’intéressent au corps féminin, puisent dans les magazines et la publicité.

1986 Il initie le cycle du «Mur de Berlin» : une série de 100 tableaux réalisés jusqu’en 1988, année au cours de laquelle il peindra la dernière toile, en public, sur les airs du trio de jazz Humair, Jenny-Clark et Kühn.

2009 Rétrospective à l’occasion des 50 ans de son œuvre. Près de 200 œuvres et installations sont présentées au Tri Postal de Lille.

2012 Rétrospective au couvent des Minimes, à Perpignan.

2015 Exposition de groupe à La Patinoire Royale de Bruxelles. Rétrospective au centre d’art l’Aspirateur, à Narbonne.

Libération 2016

Lauren for ever

Par Peter Klasen (1935, Allemagne)

« Après les jours sombres et dramatiques que la France et les États-Unis ont vécus, il me semblait nécessaire de donner une réponse positive et optimiste à l’agression et l’obscurantisme. J’ai donc choisi une des plus belles unes de Libé, sortie à l’occasion de la disparition d’une actrice mythique du cinéma mondial : Lauren Bacall. Ce choix s’est imposé à moi d’une manière assez évidente et naturelle, au regard de mon addiction au cinéma, et à mon attachement particulier à cette grande actrice. Lauren Bacall, c’est la figure d’une femme éminemment moderne et contemporaine, combative et brillante, intelligente. Dans ses rôles, comme dans ce chef d’œuvre du film de série noire qu’est The Big Sleep (1946), elle fait face aux hommes. Mieux : elle fait jeu égal. Et puis Bacall, c’était aussi un sex appeal incroyable… Elle était surnommée “The look”, en référence à son regard. Je confirme. Je l’ai rencontrée une fois, à l’Opéra de Paris. Son regard était magnétique. Le néon qui rehausse ici son prénom renforce encore un peu plus le caractère hollywoodien de son mythe. Par ailleurs, en évoquant sur cette une la représentation de la Statue de la Liberté, offerte par la France à l’Amérique, j’ai voulu signifier, en ces temps troubles, mon adhésion à l’idée qui fonde nos sociétés : le principe inaltérable de la liberté de l’individu et de la pensée, ici comme partout ailleurs dans le monde. Quant aux boulons, ils font ici office de signature, en référence à mon vocabulaire de peintre porté sur la forme industrielle et le monde métallique. »

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