Rero

Découpe manuelle au scalpel sur impression papier 210g

61 x 75 cm

Bio

1983 Naissance. 2004 « 1 support, 2 vies » : première expo solo, Paris Jeunes Talents (Paris).

Début 2000 Apparition, en pleine vague Internet, de l’acronyme ATAWAD : Any Time, AnyWhere, Any Device. Ce concept d’hypermobilité devient un leitmotiv pour RERO dans son approche de la création et de ses lieux. L’artiste peut et doit bouger. La nature, la galerie, le musée ou encore l’espace public deviennent un laboratoire d’expérimentation, émancipé de l’espace clos de l’atelier.

2010 COPY MY RIGHT… Le plagiat est nécessaire, le progrès l’implique…, exposition à l’espace Confluences (Paris).

2014 Voyage au Brésil dans le cadre d’une expo collective, « Street art – Un panorama urbano », à la Caixa Cultural de Rio. RERO tombe sous le charme du pays. Depuis, il partage sa vie entre Rio et Paris.2015 Apparition officielle sur Internet du code d’erreur « ERROR 451 », qui notifie à l’internaute que la page web demandée n’est pas accessible pour raison légale, mettant ainsi en exergue les protocoles de censure. Le code fait référence à Fahrenheit 451, la dystopie de Ray Bradbury. RERO, qui a beaucoup exploité l’erreur 404 dans son travail, se voit soudain doté d’un nouveau matériau.

Libération 2016

Sans titre (Droit à l'oubli)

Par Rero

« NOUS SOMMES TOUS CHARLIE », cet aphorisme a donné la possibilité au lendemain des évènements, à l’ensemble des citoyens du monde, d’exprimer leur soutien, leur compassion mais aussi leur volonté de se battre pour et au nom de la liberté d’expression aux côtés des douze victimes de l’attentat terroriste de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. Cette tuerie aura ôté la vie à douze individus qui avaient le courage dans leur quotidien de vivre et de s’exprimer librement : Ahmed Merabet, Bernard Maris, Cabu, Charb, Elsa Cayat, Franck Brinsolaro, Frédéric Boisseau, Honoré, Michel Renaud, Moustapha Ourrad, Tignous et Wolinski. En effet, derrière cette réaction commune au lendemain de l’attentat et ce besoin d’unité pour surmonter le choc que l’on venait de vivre, se trouvent également des vies humaines sacrifiées au nom de la liberté d’expression. Face à ce massacre, et un an après, nous avons tous la liberté de réagir individuellement, comme nous exprimons le besoin pour continuer à vivre ensemble librement, mais une seule obligation doit nous être commune : le devoir de mémoire et les journalistes sont là pour nous le rappeler dans notre quotidien. « JE N’OUBLIERAI PAS » C’est cet aphorisme que j’ai voulu faire dialoguer avec cette une de Libération un an après. C’est ce droit ou devoir individuel face à la tragédie que j’ai voulu mettre en relief en réinterprétant cette une. Je n’ai pas souhaité masquer l’impact sentimental et visuel du premier plan, « NOUS SOMMES TOUS CHARLIE » sur fond noir, qui fait appel à notre conscience et notre mémoire collective. J’ai souhaité intervenir de manière plus subliminale, à l’aide d’un scalpel, en y inscrivant la répétition des mots “DROIT À L’OUBLI…” raturés d’un trait épais. Pour se faire, j’ai entaillé notre archive collective au travers de cette une à douze reprises comme pour graver ou inscrire les noms des douze victimes dans notre mémoire collective et surtout individuelle. Ainsi, le texte du premier plan et celui que je propose au second plan se retrouvent visuellement sur un même plan pour les faire dialoguer avec notre conscience personnelle. »

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