Jean-Michel Alberola

Acrylique et gouache

H.74 x L.60,5 cm

H.89,5 x L.76 cm (avec cadre)

Bio

1953 Naissance à Saïda, en Algérie. 1981 Jean-Michel Alberola participe, avec d’autres artistes tels Robert Combas et Jean-Charles Blais, à l’exposition Finir en beauté, qui fait office de manifeste de la figuration libre.

Depuis 1982, il est représenté par la galerie Daniel Templon à Paris.

1985 La Peinture, l’Histoire et la Géographie exposition au Centre Georges Pompidou (Galeries contemporaines, MNAM), Paris.

Depuis 1991, Jean-Michel Alberola enseigne à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, à Paris.

1994 L’Effondrement des Enseignes Lumineuses, exposition à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, Paris.

1995 Les événements, les situations, les sentiments, exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Ses œuvres sont aujourd’hui régulièrement exposées en France (Palais de Tokyo, Paris, musée d’Art Moderne de Saint-Etienne, FRAC Picardie…) et à l’étranger. Il participe à une exposition collective au Palais de Tokyo qui débute en février 2016.

Libération 2016

Géorgie l'oukase

Par Jean-Michel Alberola (1953, France)

« L’expression “Georgie l’oukase” m’a immédiatement renvoyé à Georges Lucas, le réalisateur de Star Wars , et à Georg Lukács, philosophe et sociologue de la littérature hongroise. Ce penseur de l’aliénation est l’auteur d’un des plus beaux livres sur Karl Marx, Le Jeune Marx. J’ai rajouté en haut de la une le nom de ces quasi-homonymes, en écho au titre. C’est moins un jeu de mot qu’un glis- sement de mot, qui catalyse trois points de vue différents sur le pouvoir: populaire, politique, philosophique. Je joue sur le décalage apparent entre des univers très éloignés, mais il ne s’agit pas d’humour… Je suis toujours premier degré. La guerre des étoiles est quelque chose de très sérieux ! Y faire référence permet de s’adresser à un imaginaire collectif et populaire. C’est aussi une manière de démystifer le politique. Je ne fais pas de distinction entre la culture “populaire” et la culture “savante” qu’incarne Georg Lukács. Entre le low et le high. Les grands livres de science- fiction ou de fantaisie, tels que Tous à Zanzibar de John Brunner, sont des livres politiques ; Le seigneur des anneaux, de J.R.R. Tolkien, est une réflexion sur le nazisme ; La guerre des étoiles questionne le pouvoir. Mon travail relève de l’étoilement : je fais des connections entre des milieux et des temporalités différentes. Rien n’est isolé. Ce qui se passe ici a des conséquences là-bas. L’effondrement du bloc soviétique a créé des problèmes de territoire aux racines économiques, politiques profondes, dont l’attaque, en 2008, de l’Ossétie-du-Sud par l’armée géorgienne et la contre-offensive russe sont une des résurgences. Le dénominateur commun entre “Georgie l’oukase”, Georges Lucas, et Georg Lukács est le pouvoir. Le lien m’a semblé évident dès que j’ai vu cette une. Comme je l’ai exprimé précédemment dans une des mes œuvres au néon, je considère que “la question du pouvoir est la seule réponse”. Elle fonde toutes les relations humaines, dans la sphère privée, entrepreneuriale ou publique. Cette une revisitée est pour moi une vraie pièce politique. Cela résume ce que je pense depuis 30ans.»

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