Thomas Canto

Impression marouflée sur bois, acrylique, fil de nylon et plexiglass

H.71 x L.56 x P.15 cm

Bio

1979 Naissance à Vénissieux, Auvergne-Rhône-Alpes.

1995 Fait ses premières peintures murales. Il aborde cette pratique à travers de nombreuses techniques : le collage, la sculpture, la peinture à l’huile, la calligraphie, etc.

2003 Residence Flux Factory, NYC (USA).

2007 Intègre la collection Gunther Sachs.

2015 Expose au Musée Mohammed VI, Rabat (Maroc) et intègre la collection de la Fondation K11, Hong Kong (Hong Kong).

Aujourd’hui, Thomas Canto partage son temps entre Asie et Europe.

Libération 2016

Hommage à Niemeyer

Par Thomas Canto (1979, France)

« J’ai ressenti un manque à l’annonce du décès d’Oscar Niemeyer, comme lorsque meurt quelqu’un de proche, qui vous a inspiré. Qu’aurait-il pu faire encore? Oscar Niemeyer revendiquait une connexion forte avec le travail des artistes. Cela me touche particulièrement, car mes peintures et mes installations interrogent le rapport entre l’humain et l’architecture, que je considère comme un art à part entière. C’est vrai, je ne me suis jamais baladé à Brasilia, et je n’ai pas un regard d’expert sur le bâti. Mais je suis fasciné par certaines constructions, comme celles, très organiques, de Zaha Hadid. Qu’est-ce qu’on construit, comment pense-t-on nos villes et notre futur, comment vit-on avec l’architecture ? Voilà les questions qui traversent mes créations. L’objet médiatique, porteur d’histoire, est une base de travail inédite pour moi. Habituellement, je ne crée pas en réaction immédiate ou directe à l’actualité. Je puise dans mon ressenti, mes souvenirs, ou m’inspire de photographies prises lors de mes voyages. Je ne suis pas un “artiste à message”. Du moins pas directement. Ayant fait de la peinture dans la rue, j’ai été confronté de manière très directe aux limites données à la liberté d’expression. Mais je me suis rapidement orienté vers l’atelier et vers un travail abstrait, où cette question apparaît de manière moins frontale. L’aspect graphique de la une de Libération en fait un bon terrain de jeu. La photographie est très belle, épurée. J’ai obscurci le pourtour de l’image à l’acrylique noire, pour mieux en valoriser le cœur. Je l’ai ensuite positionnée dans une caisse de plexiglas, où sont tendus des fils de nylon. Ça me semblait faire sens de réintroduire la troisième dimension. Cette une revisitée s’inscrit totalement dans ma démarche, tant au niveau des matériaux, des techniques employés que des effets d’optique et des volumes créés. Le plexiglas permet de préserver la transparence, la luminosité de l’œuvre, en même temps qu’il apporte un aspect technique et froid. Cette installation est une fenêtre ouverte vers un horizon : on aperçoit un coucher de soleil et le travail de Niemeyer mêlé au mien. Elle offre un nouveau regard sur l’univers de l’architecte ; une forme d’hommage, à ma manière. »

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