Richard Phillips

Impression numérique originale 

H.73 x L.58 cm

H.89,5 x L.76 cm (avec cadre)

Bio

1962 Naissance dans le Massachussetts.

2001 Exposition « America » à la Friedrich Petzel Gallery de New York. Richard Phillips dévoile sept toiles, parmi lesquelles un portrait du président Bush, souriant. Sourire de courte durée : l’expo ouvre trois jours avant le 11 septembre.

2011 Exposition « Most Wanted », à la galerie White Cube de Londres. L’artiste propose des peintures hyperréalistes des popstars qui agitent l’époque : Leonardo Di Caprio, Justin Timberlake, Robert Pattinson, Taylor Swift, ou encore Lindsay Lohan. Cette dernière, ravie de son portrait, sollicitera dans la foulée une collaboration avec l’artiste. Richard Phillips réalise son premier film, un court de 90 secondes intitulé Lindsay Lohan. Dans ce « portrait filmé », il s’intéresse à la jeune et turbulente starlette américaine, dont il entend exprimer « l’infini potentiel artistique et la beauté sans pareil ». Le film sera projeté lors de la Biennale de Venise (2011).

2015 Exposition personnelle à Athènes (Grèce). Il y présente une série de peintures questionnant l’exploitation par les médias de masse des obsessions humaines, telles que la sexualité, la politique, le pouvoir ou la mort.

Libération 2016

Monotheism

Par Richard Phillips (1962, France)

« Si j’ai choisi cette une, c’est d’abord en tant qu’habitant de New York, où je vis depuis 29 ans. Ce matin du 11 septembre 2001, j’étais parti surfer sur la plage de Rockaway, dans le Queens. C’est de là-bas que j’ai appris l’attaque. Je n’ai alors pas pu rentrer chez moi, dans l’East Village. Ponts, tunnel, … tous les points d’accès à la ville étaient bloqués. Aussi, j’ai vécu l’événement à distance. C’était une sensation étrange. Pendant plusieurs jours, depuis Brooklyn, j’ai regardé la fumée dériver sur l’East Village. L’œuvre que j’ai créée, peinte en dégradé et dans les tons mortels du violet et du noir, est conçue comme un mémorial. Mais elle entend aussi évoquer les conséquences des décisions prises dans la foulée du 11 septembre, à l’image du logo en arabe qui figure en bas de la toile. Il s’agit d’un graffiti d’Al-Qaida en Irak. Il signifie “monothéisme dans le Jihad”. Il était important pour moi de parler non seulement des événements eux-mêmes, mais aussi des réactions et des profonds changements culturels qu’ils ont générés. Je me sers souvent des médias pour produire les images qui jalonnent mon travail. Par exemple, il y a cette œuvre, inspirée d’une une de journal, que j’ai justement présentée dans une expo à la galerie Petzel de New York trois jours avant le 11 septembre… Pour ce tableau -un portrait du président Georges W. Bush -, j’avais utilisé la couverture du Daily News. Elle montrait Bush le regard vide et une expression passive sur le visage. Comme un symbole de son apathie.Trois jours plus tard, cette peinture a forcément pris une autre dimension. Certains y ont même vu un portrait de héros. Ces dernières années, ma peinture évolue vers une relation plus forte encore aux médias. Mon travail répond à l’actualité de manière plus immédiate, plus directe. Ce projet de une pour Libération s’intègre donc tout à fait dans mon processus actuel de fabrication de nouvelles images. »

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