André

Marqueur et spray sur impression papier 210g

H.73 x L.60,5 cm

H.89,5 x L.76 cm (avec cadre)

Bio

1971 Naissance d’André Saraiva à Uppsala, en Suède. Ses parents, révolutionnaires portugais, ont rejoint la Scandinavie après avoir fui l’Estado Novo et le régime fasciste de Salazar.

1981 Avec sa mère et son petit frère, il déménage à Paris. À 13 ans, il tague ses premiers graffs sur les murs de la capitale : son prénom, à la bombe rose.

1994 La signature «André» laisse la place à «Monsieur A», sorte de Shadock sur échasses, dégingandé, chapeauté et rieur. Monsieur A deviendra son personnage fétiche autant que le logo d’une marque éponyme savamment exploitée (T-Shirts, coussins, bouteille d’Orangina ou encore téléphones Mitsubishi…).

2002 Ouverture de son espace de vente au Palais de Tokyo (Paris).

2004 Il ouvre à Paris le Baron, club branché pour jet-setters, dont il déclinera le succès à New York, Londres et Tokyo.

2012 «Love Letters», première expo solo à New York.

2013 Projet «Dream concerts». Il crée les affiches de ses concerts idéaux, imaginant des programmations rêvées (Gainsbourg, Boris Vian, Brel et Barbara, ou Daft Punk, Air, Justice, Phoenix et Kavinsky). Il les placarde dans plusieurs grandes villes (Paris, New York, Venise, etc.) puis les commercialise dans les concept stores locaux.

Libération 2016

Mon amie la rose, 2015

Par André (1971, France)

« J’étais à l’étranger lorsque les attentats ont frappé Paris, la ville où j’ai grandi. Pourtant, j’ai vécu les événements avec une distance toute relative. Le 13 au soir, famille et amis me racontaient en direct ce qui se passait dans leur quartier, ce qu’ils y comprenaient, les coups de feu qu’ils entendaient. Alors que mes amis américains à Paris ont voulu quitter la ville, moi, à l’inverse, j’ai eu envie de ren- trer, et j’ai précipité mon retour. C’est dans ces moments qu’il faut être là, pour se soutenir les uns les autres. Le sentiment d’appartenir à un collectif renaît pour rejaillir soudainement sur la ville. Dans Paris attaqué, l’arrogance et l’individualisme des Parisiens disparaissent un temps, s’estompent, pour laisser place à autre chose. Pour ma part, ce besoin d’exprimer mon soutien a transité assez instinctivement par le dessin. Une forme de réflexe. Je réagis quotidiennement à ce qui m’entoure en prenant mon crayon et en gribouillant sur ce que j’ai sous la main. J’ai dessiné ce petit bonhomme, tracé en blanc, le poing en l’air, le lendemain du 13. C’est lui que je reprends sur cette une du Libé post-attentats, que j’ai trouvée très jolie, à la fois sobre et émotionnellement puissante. Ce petit bonhomme se tient debout et il résiste. Une manière de dire que la paix que nous voulons n’est pas une paix passive. Il faut la provoquer. Malheureusement, nous nous habituons à cette terreur. Contrairement au 11 septembre, cette fois-ci, l’impression de déjà-vu atténue la surprise : on sait. On sait cette atmosphère de fébrilité, on sait cette émotion, et ce que ces événements produisent sur nous et sur qui nous sommes. Ici, à New-York, où je vis aujourd’hui, j’ai senti une grande compassion, une complicité vis-à-vis de ce qui est arrivé. Les New-Yorkais se sentent forcément concernés. D’ailleurs, un peu à l’inverse des Français, assez réticents, au moment du 11 septembre, à exprimer leur solidarité avec eux, allant jusqu’à douter de la véracité de l’attentat, les Américains ont tout de suite été de tout cœur avec Paris. Leur réaction a été immédiate et sincère.»

FR