Laurent Grasso

Huile et or sur impression papier 210g

H.69 x L.56 cm

H.89,5 x L.76 cm (avec cadre)

Bio

1972 Naissance à Mulhouse.

1999 Diplômé de l’École des beaux-arts de Paris.

2004 En résidence à la Villa Médicis.

2008 Lauréat du prestigieux prix Marcel Duchamp pour sa vidéo Sans titre, il est invité à exposer dans l’espace 315 du Centre Pompidou (Paris), où il présente The Horn Perspective en 2010.

2012 Le musée du Jeu de Paume (Paris) lui consacre l’exposition Uraniborg.

2014-2015 Son exposition Soleil Double est présentée à la Galerie Perrotin (Paris), à la Sean Kelly gallery (New-York) et à la Fondation d’entreprise Hermès (Tokyo).

Libération 2016

Studies into the Past

Par Laurent Grasso (1972, France)

« L’astronomie est très présente dans mes œuvres, mais je ne m’intéresse pas à la discipline en elle-même. J’y vois plutôt un matériau de construction de fictions. J’ai réalisé plusieurs films mettant en scène des catastrophes naturelles imaginaires : un soleil double éclairant EUR, quartier de Rome à l’architecture fasciste, un nuage de pollen envahissant la ville de Berlin (Polair), ou encore une fausse aurore boréale (1619). Mon prochain projet Solar Wind est une installation lumineuse réalisée en collaboration avec le Centre national d’études spatiales (Cnes). Elle offrira, sur des silos à béton du XIII arrondissement, un baromètre indiquant les tempêtes et les vents solaires. Le ciel a toujours cristallisé les angoisses, et il engendre aujourd’hui encore peurs et spéculations. La météo de l’espace, objet récent de recherche scientifique, est un réceptacle de ces nouvelles craintes : les éruptions solaires font planer la menace de black-out, comme cela s’est produit au Canada en 1989. Sur cette une, j’ai ajouté un astre supplémentaire, en écho à une série commencée il y a quelques années, Studies into the past. Les rayons dorés évoquent une époque ancienne, situant l’action dans un entre-deux temporel. Ce croisement hybride place le spectateur dans un état de questionnement. Aller vers une forme d’ailleurs, pour donner à voir le monde autrement, est une constante de mon travail. Cela ne relève pas de la fiction pure ou de la science-fiction. Je m’appuie sur des bases scientifiques, sur des faits d’actualité ou d’histoire. La réalité offre un terrain de recherche riche et surprenant : dans les années 60, la conquête de la Lune est un enjeu métaphysique et politique, qui a généré un vaste territoire imaginaire, générateur de fiction. Aujourd’hui, le rôle d’un artiste est de faire état de la complexité du monde. Face à certains médias qui sont dans la simplification et le raccourci, l’artiste doit accompagner ceux qui cherchent à avoir une qualité d’analyse du réel. »

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